0807/2022. 9 conseils pour Ă©lever des canetons fournissent beaucoup dâeau. Câest un adage bien connu : les canards aiment lâeau. Dites non aux perchoirs. Soyez prĂȘt pour un gĂąchis. Ayez le bon flux. Manipuler avec soin. Pensez Ă lâescrime. Obtenez les bonnes races.
Sivous laissez les canards flotter sur les réservoirs, vous pouvez réduire considérablement le coût de la nourriture, car pendant la promenade de jour, vous ne pourrez pas nourrir l'oiseau. Pour que les canards digÚrent bien dans l'estomac, il est nécessaire dans un bol séparé de verser des coquilles concassées, du gravier fin et des coquilles d'oeufs moulus.
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cash. DĂ©couvrez ou redĂ©couvrez le vilain petit canard d'Anderson Lâhistoire du vilain petit canard commence Ă la campagne au milieu de lâĂ©tĂ©. Dans un lieu isolĂ© une cane couvait seule ses Ćufs, il lui tardait de voir ses petits afin de pouvoir rejoindre les autres animaux. Pip-pip » enfin les petits tendaient leurs cous au-dehors des Ćufs ! Les Ćufs avaient enfin Ă©clos sauf un, le plus gros. Une vieille cane qui Ă©tait venue lui rendre visite lui assura que ce gros Ćuf nâĂ©tait pas un Ćuf de cane mais de dinde et quâil serait prĂ©fĂ©rable de lâabandonner. Enfin lâĆuf creva laissant un vilain petit canard gris en sortir. Quel Ă©norme caneton. Il ne ressemble Ă aucun de nous. Serait-ce vraiment un dindon ? » se dit la cane. Mais le vilain petit canard nageait comme ses frĂšres, ce nâĂ©tait donc pas un dindon. Lors de ses promenades sur le lac la progĂ©niture de la cane faisait lâadmiration Ă lâexception du vilain petit canard. Les jours passaient et tous les animaux se mirent Ă mĂ©priser le vilain petit canard Ă cause de sa laideur. Un jour le vilain petit canard se trouva sĂ©parĂ© du reste de sa famille, que va-t-il lui arriver ? Pour le savoir il suffit de lire la suite du conte le vilain petit canard », un conte Ă©crit par Andersen. Retrouvez encore plus d'idĂ©es de Contes Andersen Les pages sur le thĂšme Vilain petit canard Le vilain petit canard - Andersen
LE VILAIN PETIT CANARD. Que la campagne Ă©tait belle ! On Ă©tait au milieu de lâĂ©tĂ© ; les blĂ©s agitaient des Ă©pis dâun jaune magnifique, lâavoine Ă©tait verte, et dans les prairies le foin sâĂ©levait en monceaux odorants ; la cigogne se promenait sur ses longues jambes rouges, en bavardant de lâĂ©gyptien, langue quâelle avait apprise de madame sa mĂšre. Autour des champs et des prairies sâĂ©tendaient de grandes forĂȘts coupĂ©es de lacs profonds. Oui vraiment, la campagne Ă©tait bien belle. Les rayons du soleil Ă©clairaient de tout leur Ă©clat un vieux domaine entourĂ© de larges fossĂ©s, et de grandes feuilles de bardane descendaient du mur jusques dans lâeau ; elles Ă©taient si hautes que les petits enfants pouvaient se cacher dessous, et quâau milieu dâelles on pouvait trouver une solitude aussi sauvage quâau centre de la forĂȘt. Dans une de ces retraites une cane avait Ă©tabli son nid et couvait ses Ćufs ; il lui tardait bien de voir ses petits Ă©clore. Elle ne recevait guĂšre de visites ; car les autres aimaient mieux nager dans les fossĂ©s que de venir jusque sous les bardanes pour barboter avec elle. Enfin les Ćufs commencĂšrent Ă crever les uns aprĂšs les autres ; on entendait pi-pip ; » câĂ©taient les petits canards qui vivaient et tendaient leur cou au dehors. Rap-rap, » dirent-ils ensuite en faisant tout le bruit quâils pouvaient. Ils regardaient de tous cĂŽtĂ©s sous les feuilles vertes, et la mĂšre les laissa faire ; car le vert rĂ©jouit les yeux. Que le monde est grand ? dirent les petits nouveau-nĂ©s Ă lâendroit mĂȘme oĂč ils se trouvĂšrent au sortir de leur Ćuf. â Vous croyez donc que le monde finit lĂ ? dit la mĂšre. Oh ! non, il sâĂ©tend bien plus loin, de lâautre cĂŽtĂ© du jardin, jusque dans les champs du curĂ© ; mais je nây suis jamais allĂ©e. Ătes-vous tous lĂ ? continua-t-elle en se levant. Non, le plus gros Ćuf nâa pas bougĂ© Dieu ! que cela dure longtemps ! Jâen ai assez. » Et elle se mit Ă couver, mais dâun air contrariĂ©. Eh bien ! comment cela va-t-il ? dit une vieille cane qui Ă©tait venue lui rendre visite. â Il nây a plus que celui-lĂ que jâai toutes les peines du monde Ă faire crever. Regardez un peu les autres ne trouvez-vous pas que ce sont les plus gentils petits canards quâon ait jamais vus ? ils ressemblent tous dâune maniĂšre Ă©tonnante Ă leur pĂšre ; mais le coquin ne vient pas mĂȘme me voir. â Montrez-moi un peu cet Ćuf qui ne veut pas crever, dit la vieille. Ah ! vous pouvez me croire, câest un Ćuf de dinde. Moi aussi jâai Ă©tĂ© trompĂ©e une fois comme vous, et jâai eu toute la peine possible avec le petit ; car tous ces ĂȘtres-lĂ ont affreusement peur de lâeau. Je ne pouvais parvenir Ă lây faire entrer. Jâavais beau le happer et barboter devant lui, rien nây faisait. Que je le regarde encore oui, câest bien certainement un Ćuf de dinde. Laissez-le lĂ , et apprenez plutĂŽt aux autres enfants Ă nager. â Non, puisque jâai dĂ©jĂ perdu tant de temps, je puis bien rester Ă couver un jour ou deux de plus, rĂ©pondit la cane. â Comme vous voudrez, » rĂ©pliqua la vieille ; elle sâen alla. Enfin le gros Ćuf creva. Pi-pip, » fit le petit, et il sortit. Comme il Ă©tait grand et vilain ! La cane le regarda et dit Quel Ă©norme caneton. Il ne ressemble Ă aucun de nous. Serait-ce vraiment un dindon ? ce sera facile Ă voir il faut quâil aille Ă lâeau, quand je devrais lây traĂźner. » Le lendemain, il faisait un temps magnifique le soleil rayonnait sur toutes les vertes bardanes ; la mĂšre des canards se rendit avec toute sa famille au fossĂ©. Platsh ! » et elle sauta dans lâeau. Rap-rap, » dit-elle ensuite, et chacun des petits plongea lâun aprĂšs lâautre ; et lâeau se referma sur les tĂȘtes. Mais bientĂŽt ils reparurent et nagĂšrent avec rapiditĂ©. Les jambes allaient toutes seules, et tous se rĂ©jouissaient dans lâeau, mĂȘme le vilain grand caneton gris. Ce nâest pas un dindon, dit-elle. Comme il se sert habilement de ses jambes, et comme il se tient droit ! Câest mon enfant aussi il nâest pas si laid, lorsquâon le regarde de prĂšs. Rap-rap ! Venez maintenant avec moi je vais vous faire faire votre entrĂ©e dans le monde et vous prĂ©senter dans la cour des canards. Seulement ne vous Ă©loignez pas de moi, pour quâon ne marche pas sur vous, et prenez bien garde au chat. » Ils entrĂšrent tous dans la cour des canards. Quel bruit on y faisait ! Deux familles sây disputaient une tĂȘte dâanguille, et Ă la fin ce fut le chat qui lâemporta. Vous voyez comme les choses se passent dans le monde, » dit la cane en aiguisant son bec ; car elle aussi aurait bien voulu avoir la tĂȘte dâanguille. Maintenant, remuez les jambes, continua-t-elle ; tenez-vous bien ensemble et saluez le vieux canard lĂ -bas. Câest le plus distinguĂ© de tous ceux qui se trouvent ici. Il est de race espagnole, câest pour cela quâil est si gros, et remarquez bien ce ruban rouge autour de sa jambe câest quelque chose de magnifique, et la plus grande distinction quâon puisse accorder Ă un canard. Cela signifie quâon ne veut pas le perdre, et quâil doit ĂȘtre remarquĂ© par les animaux comme par les hommes. Allons, tenez-vous bien ; non, ne mettez pas les pieds en dedans un caneton bien Ă©levĂ© Ă©carte les pieds avec soin ; regardez comme je les mets en dehors. Inclinez-vous et dites Rap ! » Ils obĂ©irent, et les autres canards qui les entouraient les regardaient et disaient tout haut Voyez un peu ; en voilĂ encore dâautres, comme si nous nâĂ©tions pas dĂ©jĂ assez. Fi, fi donc ! Quâest-ce que ce canet-lĂ ? Nous nâen voulons pas. » Et aussitĂŽt un grand canard vola de son cĂŽtĂ©, se jeta sur lui et le mordit au cou. Laissez-le donc, dit la mĂšre, il ne fait de mal Ă personne. â Dâaccord ; mais il est si grand et si drĂŽle, dit lâagresseur, quâil a besoin dâĂȘtre battu. â Vous avez lĂ de beaux enfants, la mĂšre, dit le vieux canard au ruban rouge. Ils sont tous gentils, exceptĂ© celui-lĂ ; il nâest pas bien venu je voudrais que vous pussiez le refaire. â Câest impossible, dit la mĂšre cane. Il nâest pas beau, câest vrai ; mais il a un si bon caractĂšre ! et il nage dans la perfection oui, jâoserais mĂȘme dire mieux que tous les autres. Je pense quâil grandira joliment et quâavec le temps il se formera. Il est restĂ© trop longtemps dans lâĆuf, et câest pourquoi il nâest pas trĂšs-bien fait. » Tandis quâelle parlait ainsi, elle le tirait doucement par le cou, et lissait son plumage. Du reste, câest un canard, et la beautĂ© ne lui importe pas tant. Je crois quâil deviendra fort et quâil fera son chemin dans le monde. Enfin, les autres sont gentils ; maintenant, mes enfants, faites comme si vous Ă©tiez Ă la maison et si vous trouvez une tĂȘte dâanguille, apportez-la-moi. » Et ils firent comme sâils Ă©taient Ă la maison. Mais le pauvre canet qui Ă©tait sorti du dernier Ćuf fut, pour sa laideur, mordu, poussĂ© et bafouĂ©, non-seulement par les canards, mais aussi par les poulets. Il est trop grand, » disaient-ils tous, et le coq dâInde qui Ă©tait venu au monde avec des Ă©perons et qui se croyait empereur, se gonfla comme un bĂątiment toutes voiles dehors, et marcha droit sur lui en grande fureur et rouge jusquâaux yeux. Le pauvre canet ne savait sâil devait sâarrĂȘter ou marcher il eut bien du chagrin dâĂȘtre si laid et dâĂȘtre bafouĂ© par tous les canards de la cour. VoilĂ ce qui se passa dĂšs le premier jour, et les choses allĂšrent toujours de pis en pis. Le pauvre canet fut chassĂ© de partout ses sĆurs mĂȘmes Ă©taient mĂ©chantes avec lui et rĂ©pĂ©taient continuellement Que ce serait bien fait si le chat tâemportait, vilaine crĂ©ature ! » Et la mĂšre disait Je voudrais que tu fusses bien loin. » Les canards le mordaient, les poulets le battaient, et la bonne qui donnait Ă manger aux bĂȘtes le repoussait du pied. Alors il se sauva et prit son vol par-dessus la haie. Les petits oiseaux dans les buissons sâenvolĂšrent de frayeur. Et tout cela, parce que je suis vilain, » pensa le caneton. Il ferma les yeux et continua son chemin. Il arriva ainsi au grand marĂ©cage quâhabitaient les canards sauvages. Il sây coucha pendant la nuit, bien triste et bien fatiguĂ©. Le lendemain, lorsque les canards sauvages se levĂšrent, ils aperçurent leur nouveau camarade. Quâest-ce que câest que cela ? » dirent-ils le canet se tourna de tous cĂŽtĂ©s et salua avec toute la grĂące possible. Tu peux te flatter dâĂȘtre Ă©normĂ©ment laid ! dirent les canards sauvages ; mais cela nous est Ă©gal, pourvu que tu nâĂ©pouses personne de notre famille. » Le malheureux ! est-ce quâil pensait Ă se marier, lui qui ne demandait que la permission de coucher dans les roseaux et de boire de lâeau du marĂ©cage ? Il passa ainsi deux journĂ©es. Alors arrivĂšrent dans cet endroit deux jars sauvages. Ils nâavaient pas encore beaucoup vĂ©cu ; aussi Ă©taient-ils trĂšs-insolents. Ăcoute, camarade, dirent ces nouveaux venus ; tu es si vilain que nous serions contents de tâavoir avec nous. Veux-tu nous accompagner et devenir un oiseau de passage ? Ici tout prĂšs, dans lâautre marĂ©cage, il y a des oies sauvages charmantes, presque toutes demoiselles, et qui savent bien chanter. Qui sait si tu nây trouverais pas le bonheur, malgrĂ© ta laideur affreuse ! » Tout Ă coup on entendit pif, paf ! » et les deux jars sauvages tombĂšrent morts dans les roseaux, et lâeau devint rouge comme du sang. Pif, paf ! » et des troupes dâoies sauvages sâenvolĂšrent des roseaux. Et on entendit encore des coups de fusil. CâĂ©tait une grande chasse ; les chasseurs sâĂ©taient couchĂ©s tout autour du marais ; quelques-uns sâĂ©taient mĂȘme postĂ©s sur des branches dâarbres qui sâavançaient au-dessus des joncs. Une vapeur bleue semblable Ă de petite nuages sortait des arbres sombres et sâĂ©tendait sur lâeau ; puis les chiens arrivĂšrent au marĂ©cage platsh, platsh ; » et les joncs et les roseaux se courbaient de tous cĂŽtĂ©s. Quelle Ă©pouvante pour le pauvre caneton ! il plia la tĂȘte pour la cacher sous son aile ; mais en mĂȘme temps il aperçut devant lui un grand chien terrible sa langue pendait hors de sa gueule, et ses yeux farouches Ă©tincelaient de cruautĂ©. Le chien tourna la gueule vers le caneton, lui montra ses dents pointues et, platsh, platsh, » il alla plus loin sans le toucher. Dieu merci ! soupira le canard ; je suis si vilain que le chien lui-mĂȘme dĂ©daigne de me mordre ! » Et il resta ainsi en silence, pendant que le plomb sifflait Ă travers les joncs et que les coups de fusil se succĂ©daient sans relĂąche. Vers la fin de la journĂ©e seulement, le bruit cessa ; mais le pauvre petit nâosa pas encore se lever. Il attendit quelques heures, regarda autour de lui, et se sauva du marais aussi vite quâil put. Il passa au-dessus des champs et des prairies ; une tempĂȘte furieuse lâempĂȘcha dâavancer. Sur le soir, il arriva Ă une misĂ©rable cabane de paysan, si vieille et si ruinĂ©e quâelle ne savait pas de quel cĂŽtĂ© tomber aussi restait-elle debout. La tempĂȘte soufflait si fort autour du caneton quâil fut obligĂ© de sâarrĂȘter et de sâaccrocher Ă la cabane tout allait de mal en pis. Alors il remarqua quâune porte avait quittĂ© ses gonds et lui permettait, par une petite ouverture, de pĂ©nĂ©trer dans lâintĂ©rieur câest ce quâil fit. LĂ demeurait une vieille femme avec son matou et avec sa poule ; et le matou, quâelle appelait son petit-fils, savait arrondir le dos et filer son rouet il savait mĂȘme lancer des Ă©tincelles, pourvu quâon lui frottĂąt convenablement le dos Ă rebrousse-poil. La poule avait des jambes fort courtes, ce qui lui avait valu le nom de Courte-Jambe. Elle pondait des Ćufs excellents, et la bonne femme lâaimait comme une fille. Le lendemain on sâaperçut de la prĂ©sence du caneton Ă©tranger. Le matou commença Ă gronder, et la poule Ă glousser. Quây a-t-il ? » dit la femme en regardant autour dâelle. Mais, comme elle avait la vue basse, elle crut que câĂ©tait une grosse cane qui sâĂ©tait Ă©garĂ©e. VoilĂ une bonne prise, dit-elle jâaurai maintenant des Ćufs de cane. Pourvu que ce ne soit pas un canard ! Enfin, nous verrons. » Elle attendit pendant trois semaines ; mais les Ćufs ne vinrent pas. Dans cette maison, le matou Ă©tait le maĂźtre et la poule la maĂźtresse ; aussi ils avaient lâhabitude de dire Nous et le monde ; » car ils croyaient faire Ă eux seuls la moitiĂ© et mĂȘme la meilleure moitiĂ© du monde. Le caneton se permit de penser que lâon pouvait avoir un autre avis ; mais cela fĂącha la poule. Sais-tu pondre des Ćufs ? demanda-t-elle. â Non. â Eh bien ! alors, tu auras la bontĂ© de te taire. » Et le matou le questionna Ă son tour Sais-tu faire le gros dos ? sais-tu filer ton rouet et faire jaillir des Ă©tincelles ? â Non. â Alors tu nâas pas le droit dâexprimer une opinion, quand les gens raisonnables causent ensemble. » Et le caneton se coucha tristement dans un coin ; mais tout Ă coup un air vif et la lumiĂšre du soleil pĂ©nĂ©trĂšrent dans la chambre, et cela lui donna une si grande envie de nager dans lâeau quâil ne put sâempĂȘcher dâen parler Ă la poule. Quâest-ce donc ? dit-elle. Tu nâas rien Ă faire, et voilĂ quâil te prend des fantaisies. Ponds des Ćufs ou fais ron-ron, et ces caprices te passeront. â Câest pourtant bien joli de nager sur lâeau, dit le petit canard ; quel bonheur de la sentir se refermer sur sa tĂȘte et de plonger jusquâau fond ! â Ce doit ĂȘtre un grand plaisir, en effet ! rĂ©pondit la poule. Je crois que tu es devenu fou. Demande un peu Ă Minet, qui est lâĂȘtre le plus raisonnable que je connaisse, sâil aime Ă nager ou Ă plonger dans lâeau. Demande mĂȘme Ă notre vieille maĂźtresse personne dans le monde nâest plus expĂ©rimentĂ© ; crois-tu quâelle ait envie de nager et de sentir lâeau se refermer sur sa tĂȘte ? â Vous ne me comprenez pas. â Nous ne te comprenons pas ? mais qui te comprendrait donc ? Te croirais-tu plus instruit que Minet et notre maĂźtresse ? â Je ne veux pas parler de moi. â Ne tâen fais pas accroire, enfant, mais remercie plutĂŽt le crĂ©ateur de tout le bien dont il tâa comblĂ©. Tu es arrivĂ© dans une chambre bien chaude, tu as trouvĂ© une sociĂ©tĂ© dont tu pourrais profiter, et tu te mets Ă raisonner jusquâĂ te rendre insupportable. Ce nâest vraiment pas un plaisir de vivre avec toi. Crois-moi, je te veux du bien ; je te dis sans doute des choses dĂ©sagrĂ©ables ; mais câest Ă cela que lâon reconnaĂźt ses vĂ©ritables amis. Suis mes conseils, et tĂąche de pondre des Ćufs ou de faire ron-ron. â Je crois quâil me sera plus avantageux de faire mon tour dans le monde, rĂ©pondit le canard. â Comme tu voudras, » dit le poulet. Et le canard sâen alla nager et se plonger dans lâeau ; mais tous les animaux le mĂ©prisĂšrent Ă cause de sa laideur. Lâautomne arriva, les feuilles de la forĂȘt devinrent jaunes et brunes le vent les saisit et les fit voltiger. En haut, dans les airs, il faisait bien froid ; des nuages lourds pendaient, chargĂ©s de grĂȘle et de neige. Sur la haie le corbeau croassait tant il Ă©tait gelĂ© rien que dây penser, on grelottait. Le pauvre caneton nâĂ©tait, en vĂ©ritĂ©, pas Ă son aise. Un soir que le soleil se couchait glorieux, toute une foule de grands oiseaux superbes sortit des buissons ; le canet nâen avait jamais vu de semblables ils Ă©taient dâune blancheur Ă©blouissante, ils avaient le cou long et souple. CâĂ©taient des cygnes. Le son de leur voix Ă©tait tout particulier ils Ă©tendirent leurs longues ailes Ă©clatantes pour aller loin de cette contrĂ©e chercher dans les pays chauds des lacs toujours ouverts. Ils montaient si haut, si haut, que le vilain petit canard en Ă©tait Ă©trangement affectĂ© ; il tourna dans lâeau comme une roue, il dressa le cou et le tendit en lâair vers les cygnes voyageurs, et poussa un cri si perçant et si singulier quâil se fit peur Ă lui-mĂȘme. Il lui Ă©tait impossible dâoublier ces oiseaux magnifiques et heureux ; aussitĂŽt quâil cessa de les apercevoir, il plongea jusquâau fond, et, lorsquâil remonta Ă la surface, il Ă©tait comme hors de lui. Il ne savait comment sâappelaient ces oiseaux, ni oĂč ils allaient ; mais cependant il les aimait comme il nâavait encore aimĂ© personne. Il nâen Ă©tait pas jaloux ; car comment aurait-il pu avoir lâidĂ©e de souhaiter pour lui-mĂȘme une grĂące si parfaite ? Il aurait Ă©tĂ© trop heureux, si les canards avaient consenti Ă le supporter, le pauvre ĂȘtre si vilain ! Et lâhiver devint bien froid, bien froid ; le caneton nageait toujours Ă la surface de lâeau pour lâempĂȘcher de se prendre tout Ă fait ; mais chaque nuit le trou dans lequel il nageait se rĂ©trĂ©cissait davantage. Il gelait si fort quâon entendait la glace craquer ; le canet Ă©tait obligĂ© dâagiter continuellement les jambes pour que le trou ne se fermĂąt pas autour de lui. Mais enfin il se sentit Ă©puisĂ© de fatigue ; il ne remuait plus et fut saisi par la glace. Le lendemain matin, un paysan vint sur le bord et vit ce qui se passait ; il sâavança, rompit la glace et emporta le canard chez lui pour le donner Ă sa femme. LĂ , il revint Ă la vie. Les enfants voulurent jouer avec lui ; mais le caneton, persuadĂ© quâils allaient lui faire du mal, se jeta de peur au milieu du pot au lait, si bien que le lait rejaillit dans la chambre. La femme frappa ses mains lâune contre lâautre de colĂšre, et lui, tout effrayĂ©, se rĂ©fugia dans la baratte, et de lĂ dans la huche Ă farine, puis de lĂ prit son vol au dehors. Dieu ! quel spectacle ! la femme criait, courait aprĂšs lui, et voulait le battre avec les pincettes ; les enfants sâĂ©lancĂšrent sur le tas de fumier pour attraper le caneton. Ils riaient et poussaient des cris ce fut un grand bonheur pour lui dâavoir trouvĂ© la porte ouverte et de pouvoir ensuite se glisser entre des branches, dans la neige ; il sây blottit tout Ă©puisĂ©. Il serait trop triste de raconter toute sa misĂšre et toutes les souffrances quâil eut Ă supporter pendant cet hiver rigoureux. Il Ă©tait couchĂ© dans le marĂ©cage entre les joncs, lorsquâun jour le soleil commença Ă reprendre son Ă©clat et sa chaleur. Les alouettes chantaient. Il faisait un printemps dĂ©licieux. Alors tout Ă coup le caneton put se confier Ă ses ailes, qui battaient lâair avec plus de vigueur quâautrefois, assez fortes pour le transporter au loin. Et bientĂŽt il se trouva dans un grand jardin oĂč les pommiers Ă©taient en pleine floraison, oĂč le sureau rĂ©pandait son parfum et penchait ses longues branches vertes jusquâaux fossĂ©s. Comme tout Ă©tait beau dans cet endroit ! Comme tout respirait le printemps ! Et des profondeurs du bois sortirent trois cygnes blancs et magnifiques. Ils battaient des ailes et nagĂšrent sur lâeau. Le canet connaissait ces beaux oiseaux il fut saisi dâune tristesse indicible. Je veux aller les trouver, ces oiseaux royaux ; ils me tueront, pour avoir osĂ©, moi, si vilain, mâapprocher dâeux ; mais cela mâest Ă©gal ; mieux vaut ĂȘtre tuĂ© par eux que dâĂȘtre mordu par les canards, battu par les poules, poussĂ© du pied par la fille de basse-cour, et que de souffrir les misĂšres de lâhiver. » Il sâĂ©lança dans lâeau et nagea Ă la rencontre des cygnes. Ceux-ci lâaperçurent et se prĂ©cipitĂšrent vers lui les plumes soulevĂ©es. Tuez-moi, » dit le pauvre animal ; et, penchant la tĂȘte vers la surface de lâeau, il attendait la mort. Mais que vit-il dans lâeau transparente ? Il vit sa propre image au-dessous de lui ce nâĂ©tait plus un oiseau mal fait, dâun gris noir, vilain et dĂ©goĂ»tant, il Ă©tait lui-mĂȘme un cygne ! Il nây a pas de mal Ă ĂȘtre nĂ© dans une basse-cour lorsquâon sort dâun Ćuf de cygne. Maintenant il se sentait heureux de toutes ses souffrances et de tous ses chagrins ; maintenant pour la premiĂšre fois il goĂ»tait tout son bonheur en voyant la magnificence qui lâentourait, et les grands cygnes nageaient autour de lui et le caressaient de leur bec. De petits enfants vinrent au jardin et jetĂšrent du pain et du grain dans lâeau, et le plus petit dâentre eux sâĂ©cria En voilĂ un nouveau ! » et les autres enfants poussĂšrent des cris de joie Oui, oui ! câest vrai ; il y en a encore un nouveau. » Et ils dansaient sur les bords, puis battaient des mains ; et ils coururent Ă leur pĂšre et Ă leur mĂšre, et revinrent encore jeter du pain et du gĂąteau, et ils dirent tous Le nouveau est le plus beau ! Quâil est jeune ! quâil est superbe ! » Et les vieux cygnes sâinclinĂšrent devant lui. Alors, il se sentit honteux, et cacha sa tĂȘte sous son aile ; il ne savait comment se tenir, car câĂ©tait pour lui trop de bonheur. Mais il nâĂ©tait pas fier. Un bon cĆur ne le devient jamais. Il songeait Ă la maniĂšre dont il avait Ă©tĂ© persĂ©cutĂ© et insultĂ© partout, et voilĂ quâil les entendait tous dire quâil Ă©tait le plus beau de tous ces beaux oiseaux ! Et le sureau mĂȘme inclinait ses branches vers lui, et le soleil rĂ©pandait une lumiĂšre si chaude et si bienfaisante ! Alors ses plumes se gonflĂšrent, son cou Ă©lancĂ© se dressa, et il sâĂ©cria de tout son cĆur Comment aurais-je pu rĂȘver tant de bonheur, pendant que je nâĂ©tais quâun vilain petit canard. »
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3 oeufs sur la tĂȘte d un canard